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michel geoffroy - Page 28

  • La gouvernance contre la démocratie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la menace que fait peser la gouvernance sur la souveraineté du peuple.

     

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    La gouvernance contre la démocratie

    L’ordre politique européen s’est forgé au cours de l’histoire autour de différents principes que l’on nomme aujourd’hui « démocratie » pour faire court, mais qui sont en réalité beaucoup plus anciens :

    • - le respect de la souveraineté des Etats et aussi de la personne des gouvernants, même en cas de guerre ;
    • - le consentement des citoyens à la guerre ;
    • - la définition d’un ordre judiciaire propre, découlant des législations adoptées par les citoyens et fondé progressivement sur l’égalité juridique des citoyens ;
    • - le consentement aux dépenses de l’exécutif, et par conséquent à l’impôt qui les finance, par ceux qui y sont soumis.

    Ces principes sont aujourd’hui – et de plus en plus – bafoués au sein de la prétendue Union européenne (UE). En d’autres termes, nous ne vivons plus en démocratie telle que la concevaient les Européens jusqu’alors.

    Aux ordres de l’OTAN

    Le consentement à la guerre n’existe plus aujourd’hui. C’est l’OTAN et donc en réalité les Etats-Unis qui décident à notre place. Les Européens ne font que suivre.

    La Constitution de 1958 prévoyait que la déclaration de guerre devait être autorisée par le Parlement au-delà d’un certain délai. Cette disposition répondait, bien sûr, au souci de la mise en œuvre immédiate de la dissuasion nucléaire, qui s’accommodait mal d’un débat parlementaire. Mais l’exception est devenue la règle.

    Les multiples aventures militaires dans lesquelles nous avons été impliqués depuis le dernier quart du XXe siècle, que ce soit dans les Balkans ou pour « protéger le peuple libyen », ont été imposées par les exécutifs et, en outre, sans déclaration de guerre en bonne et due forme. « L’UE c’est la paix » mais on fait quand même la guerre aux autres sans le reconnaître.

    Le fait que les forces armées soient de plus en plus, en Europe, constituées de soldats de métier ne change rien à la chose : les nations sont mises devant le fait accompli. D’ailleurs l’exemple de la Belgique est caricatural : alors que ce pays n’avait plus de gouvernement, il s’est trouvé engagé dans une « coalition » pour aller guerroyer en Afghanistan ou ailleurs. La guerre est l’ « ultima ratio regum », comme il était écrit sur l’artillerie de Louis XIV, c'est-à-dire le « dernier argument des rois », l’expression suprême de la souveraineté. Le fait qu’un pays sans gouvernement parte en guerre démontre que son peuple a en réalité perdu toute souveraineté et qu’il ne joue plus que le rôle de valet d’armes au service des puissants.

    Il n’y a plus de souveraineté des Etats ni de statut spécial de leurs dirigeants

    Aujourd’hui les soldats européens sont de plus en plus requis pour imposer par la force des changements politiques à des Etats souverains, sous des motifs les plus divers mais en général présentés comme « humanitaires », que ce soit sous l’égide de l’OTAN ou de « coalitions » de rencontre. Il s’agit d’imposer aux Serbes la partition du Kossovo, de faire partir Saddam Hussein ou Kadhafi, voire demain d’imposer à la Syrie ou à l’Iran de changer de gouvernement.

    Le principe « d’ingérence humanitaire » et le « devoir de protéger », forgés pour la circonstance, servent de justification médiatico-politique à ces aventures. Mais ces dernières violent en réalité un principe jusque-là essentiel : celui de la non-ingérence dans les affaires des Etats, justement, principe dont la France s’était pourtant faite le champion au XXe siècle. Or l’ingérence tue la démocratie, au lieu de la promouvoir comme voudrait nous le faire croire l’oligarchie. Elle introduit la violence dans la politique. Cette utilisation de la force contre des Etats souverains qui ne nous menacent point aboutit à banaliser l’idée que l’on n’a plus à respecter la souveraineté d’autrui. Or la souveraineté n’est que l’acception politique du mot liberté, pourtant aujourd’hui si galvaudé.

    Comme le montre aussi le livre d’Etienne Dubuis L’Assassinat des dirigeants étrangers par les Etats-Unis (Favre, 2011), ces opérations militaires camouflées n’hésitent plus à frapper directement les dirigeants et leurs familles. En rupture, là aussi, avec une tradition européenne séculaire.

    Elles créent un fâcheux précédent, enfin. Car qui nous dit que demain on ne mobilisera pas la force pour chasser du pouvoir un gouvernement européen qui déplairait aux autres ? Ou qui provoquerait une prétendue « urgence humanitaire » en voulant, par exemple, rétablir l’ordre des banlieues en proie aux violences ethniques ?

    La mise en tutelle des législateurs

    L’ordre juridique n’est plus défini par les législateurs mais par les juges. C’est ce que l’on nomme en novlangue « l’état de droit » ; traduisez par : souveraineté des juges et plus précisément de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

    Au nom de cet « état de droit », les lois votées par les parlements ne sont valides que si elles sont conformes à l’idéologie dont la CEDH se veut le farouche gardien en dernier ressort ; en particulier si elles se conforment à l’idéologie des droits de l’homme et au fameux principe de « non discrimination ». Les législations doivent aussi passer le premier filtre du contrôle de constitutionnalité (le Conseil constitutionnel en France) qui remplit au niveau des Etats la même fonction. Une pyramide d’engagements internationaux achève de boucler le dispositif. Cela signifie, en fin de compte, que des juges inamovibles se font juges des lois votées par les parlements qui, eux, sont élus.

    De fait les parlements ont vu leurs attributions législatives se réduire de plus en plus : pour l’essentiel ils se bornent à traduire en droit national (on dit « transposer ») des directives élaborées ailleurs, par les fonctionnaires de l’Union européenne. L’initiative des lois est, en outre, désormais avant tout dans les mains des exécutifs. En clair : ce ne sont plus les « représentants du peuple » qui font les lois mais l’oligarchie de ceux qui ne sont pas élus par le peuple. L’absence de referendum d’initiative populaire renforce évidemment cette évolution oligarchique du système politique.

    La destruction de la citoyenneté

    Cette prise du pouvoir par les juges s’est traduite non par un progrès, comme voudrait nous le faire croire la propagande de l’oligarchie, mais par une profonde régression politique : elle signe en effet la destruction de la conception européenne de la citoyenneté.

    La citoyenneté reposait, en effet, sur une logique de préférence, principalement nationale et donc territoriale. La mise en œuvre du principe de « non-discrimination », sur lequel se fonde la jurisprudence des juges « européens », détruit cette logique. En fait, il détruit tout ordre politique et c’est d’ailleurs bien sa fonction dernière puisque l’UE veut détruire les Etats et les nations. Ce principe n’est en effet que le reflet, dans l’ordre juridique, de la théorie du laisser faire laisser passer économique : il sert à détruire les protections culturelles et politiques créées par les sociétés humaines.

    Selon le principe de non-discrimination, les étrangers sont appelés à avoir en tout les mêmes droits que les nationaux, que les autochtones. « Les étrangers sont chez nous, chez eux » disait François Mitterrand. Il n’y a donc plus de limite à l’espace politique et la citoyenneté se trouve dévalorisée. Les débats récurrents sur le droit de vote des étrangers s’inscrivent dans cette logique perverse : le droit de suffrage, qui est pourtant un droit politique essentiel puisqu’il détermine soit le choix des représentants, soit, en cas de référendum, une décision directe, est ainsi en passe d’être galvaudé. N’importe qui, dès lors qu’il est présent sur un territoire, devrait avoir les mêmes droits politiques que les citoyens qui y résident d’une façon permanente. En outre les gouvernements, par crainte de « discriminer » et d’être sanctionnés par les juges, en viennent à se préoccuper prioritairement des « minorités » et à délaisser la majorité de la population.

    Le vieux principe européen qui voulait que la politique soit déterminée par l’accord de la majorité, qui remonte au moins aux cités grecques, est aujourd’hui foulé aux pieds. Les majorités ne sont plus seulement « silencieuses » : elles sont muselées.

    La fin de la démocratie financière

    L’Union européenne, et tout particulièrement la zone euro, s’est construite par la destruction de la souveraineté monétaire et douanière des Etats et sur l’encadrement de leur souveraineté budgétaire. Le principe du consentement à l’impôt par les citoyens était donc déjà un peu encadré par les exigences du pacte de stabilité et de la mise en place de l’euro.

    Mais la crise des dettes souveraines nous fait franchir une nouvelle étape, celle de la mise en place progressive d’une « gouvernance financière » : en clair, de la mise en place d’une tutelle des Etats par les marchés.

    L’exemple de la Grèce est éclairant. Les ministres des Finances de la zone euro lui ont non seulement imposé des plans de rigueur à répétition, impliquant notamment une hausse des impôts sans demander leur avis aux citoyens grecs, mais, en outre, quand le premier ministre a envisagé de soumettre ces mesures à référendum, on l’a menacé de suspendre l’aide à la Grèce. Enfin la Commission européenne, la BCE et le FMI ont exigé, le 7 novembre, pour verser la 6e tranche de l’aide, que les partis qui soutiennent le gouvernement prennent l’engagement par écrit de respecter les mesures réclamées par les bailleurs européens et le FMI.

    C’est la première fois que l’on prend ainsi en otage les partis d’un pays : en clair, en Grèce, la politique des partis de gouvernement n’est plus définie par leurs adhérents ni leurs dirigeants mais par les banques et les marchés.

    Par ailleurs, lorsqu’a été évoquée l’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro, la Commission européenne a tenu à rappeler que cette éventualité n’était nullement prévue par les traités : l’euro serait donc un choix irréversible ? C’est une contradiction dans les termes…

    Les changements de gouvernement dans la zone euro, que ce soit en Grèce, en Italie ou en Espagne doivent maintenant complaire plus aux financiers internationaux qui constituent les fameux « marchés » qu’aux électeurs.

    Mais ce n’est évidemment pas fini. La Commission européenne vient de proposer un renforcement de son rôle et un contrôle plus strict des budgets nationaux, avec la possibilité de recommander des amendements en cours d’exécution, car il convient, a souligné M. Barroso, de « rendre les parlements nationaux plus conscients des règles européennes »… sic ! (le Bulletin quotidien du 17 novembre 2011). Traduisez par : plus obéissants !

    Le président de l’Union européenne, H. Van Rompuy, a pour sa part été plus loin le 16 novembre en proposant de retirer le droit de vote aux pays jugés « laxistes » en matière de finances publiques. Sa position a sa logique, tant il est vrai que celui qui perd la maîtrise de ses finances perd sa souveraineté tout court ! Mais cela confirme que le législateur budgétaire est appelé à devenir un législateur croupion au sein de l’UE, avant tout soumis à la Commission et au diktat des marchés, et, d’une façon beaucoup plus épisodique, aux électeurs.

    La gouvernance contre les peuples

    Il est manifeste que l’oligarchie entend profiter de la crise des dettes souveraines – qu’elle a pourtant provoquée et qui constitue de ce fait un échec manifeste de sa part – pour renforcer sa domination sur les peuples européens.

    Dans le paradis de l’UE, les frontières sont des passoires, les délinquants sont multirécidivistes, on a instauré la préférence immigrée, on fait la guerre chez les autres et le chômage progresse. Car les marchés exercent la véritable souveraineté et mettent les peuples en sujétion.

    On aurait donc pu s’attendre à un peu de modestie de la part de ceux qui sont responsables du naufrage. Mais c’est mal les connaître !

    Pour l’oligarchie, les peuples européens, qui sont perçus non comme des compatriotes mais comme une simple ressource au service des marchés, doivent désormais filer budgétairement et économiquement droit, comme ils doivent obéir au politiquement correct et comme ils ne doivent voter que pour les seuls candidats intronisés par le système. Tout se tient.

    C’est d’ailleurs pourquoi tout s’effondrera en même temps : l’économie financière, le politiquement correct et le pouvoir de l’oligarchie !

    Michel Geoffroy (Polémia, 30 novembre 2011)

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  • Du système D au système R...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'oeuvre de redressement national qui s'impose pour notre pays.

     

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    Passer du système D au système R

    L’oligarchie n’a rien d’autre à nous proposer que « le système D » : D pour dettes, déficits, diktat des marchés, déracinement, délinquance, désindustrialisation, démoralisation, destruction des identités et des nations, déclin. Son action se place désormais sous le signe de la débandade car elle nous a fait faire fausse route.

    L’heure est donc venue de changer d’ « R ».

    R pour Rénovation. L’oligarchie a échoué en tout : il faut reconstruire sur les ruines qu’elle nous a laissées, c'est-à-dire entreprendre une profonde rénovation morale, politique, économique et sociale de notre pays. Seuls des hommes et des femmes nouveaux pourront conduire cette rénovation.

    R pour République. L’oligarchie a confisqué tous les pouvoirs à son profit. Il faut rendre le pouvoir au peuple et rétablir la souveraineté de la nation dans sa dimension politique (= la suprématie de la loi, expression de la volonté générale), économique (= la souveraineté monétaire) et stratégique (= la sortie de l’OTAN). Refonder la République implique aussi de rétablir la primauté de l’intérêt général – de la « chose publique » – sur les intérêts particuliers. La société ne se réduit pas à une collection d’intérêts et d’appétits individuels.

    R pour Reconquête. Les zones de non-droit, les enclaves étrangères doivent disparaître. Les lois de la République doivent s’appliquer partout sur son territoire. La loi et l’ordre doivent être assurés partout. Il faut aussi rompre avec la politique de préférence immigrée et organiser le départ des immigrés qui refusent l’assimilation et l’expulsion de ceux qui commettent des crimes et des délits. Il faut enfin refuser l’islamisation de notre société car elle est contraire aux valeurs de notre pays qui est de tradition chrétienne.

    R pour Renégociation. Il faut renégocier les traités européens car l’Union européenne est morte et la zone euro est en train d’imploser. Les peuples européens ne paieront pas les dettes qui ont été provoquées par les politiques laxistes mises en œuvre par l’oligarchie ou qui ont été contractées par un système bancaire irresponsable, à la recherche des profits à court terme. Face au surendettement général il faut un moratoire des dettes et une renégociation générale entre débiteurs et créanciers.

    R pour Régulation. L’économie doit être régulée et non pas dérégulée, en particulier dans sa dimension monétaire et financière.

    R pour Relance. L’économie mondiale entre dans un cycle déflationniste ; le commerce mondial va se rétracter et il faut que la demande intérieure soutienne la croissance. Il n’y aura pas de réduction du chômage sans relance de l’activité intérieure, alors que les politiques économiques conduites par l’oligarchie nous enferment dans une spirale déflationniste.

    R pour Réciprocité. Il faut en finir avec le dogme des bienfaits du libre-échange mondial et de la destruction des frontières qui en découle : il faut mettre en place un protectionnisme raisonnable, c’est-à-dire fondé sur le rétablissement de la préférence nationale et européenne (comme c’était le cas à l’origine de la communauté européenne) et sur la réciprocité réelle de la levée des obstacles aux échanges.

    R pour Relocalisation. Il faut encourager la relocalisation des activités industrielles en Europe et taxer les délocalisations car il n’y a pas d’emploi ni de croissance sans industrie. Il faut donner la préférence à la consommation des produits nationaux et de proximité.

    R pour Rigueur budgétaire. L’Etat et les collectivités publiques doivent maîtriser leurs dépenses dans les secteurs non prioritaires et non régaliens : par exemple arrêter de subventionner des associations qui ne sont que des coquilles vides ou dont l’action va à l’encontre de l’intérêt national. Le réexamen des dépenses et des interventions publiques est une nécessité. Mais l’Etat régalien – protecteur et instrument de la communauté nationale qui a été détruit par l’oligarchie – doit être reconstitué.

    R pour Renaissance. La France doit investir de nouveau dans son avenir. L’Etat doit conduire une politique de grands projets industriels structurants. Cela passe aussi par une réforme du système d’enseignement et universitaire pour qu’il se fonde sur l’excellence, la sélection et la promotion des talents.

    Il n’y aura pas de renouveau ; non plus, sans politique familiale qui encourage les familles et la natalité des Français de souche.

    Encore un effort, et le Rêve deviendra Réalité !

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 novembre 2011)

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  • Les marchés et les oligarques n'aiment pas la démocratie !...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la crise grecque. A l'issue de ces quelques jours, on a bien compris que non seulement les oligarques n'aimaient pas la démocratie mais aussi qu'ils ne rechigneraient pas à la museler le cas échéant... Nous sommes plus si loin de la doctrine de la souveraineté limitée chère à Brejnev et aux dirigeants de l'Union Soviétique...

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    Les marchés et les oligarques n'aiment pas la démocratie

    Après des semaines de palabres et de sommets internationaux, les gouvernements avaient laborieusement mis au point un nouveau plan de sauvetage de la petite Grèce dont le risque de faillite menaçait, paraît-il, la survie de l’euro : un plan qui exigeait de nouveaux « efforts » de la part des Grecs. Les marchés retrouvaient déjà l’euphorie à l’annonce de ce succès magnifique ! Car les marchés aiment bien que ce soient les peuples qui fassent les sacrifices à leur place.

    Quelle audace !

    Mais voilà que le premier ministre grec annonce qu’il soumettra ce nouveau plan – c'est-à-dire les engagements qu’il a été contraint de prendre au nom de son pays – ainsi que le maintien de la Grèce dans la zone euro, à un prochain référendum.
    Panique dans les salles de marchés : la Bourse de Milan perd du coup 6,8%, celle de Paris 5,38% et New York 2,48% ! Quelle audace ! De quoi se mêle-t-il, celui-là ?

    La propagande de l’oligarchie financière

    Nicolas Sarkozy s’est immédiatement fendu d’un communiqué indiquant que « si donner la parole au peuple est toujours légitime » il convenait néanmoins que chaque pays fasse les efforts requis par la solidarité européenne. En d’autres termes, les Grecs seraient autorisés à voter, mais seulement pour adopter les sacrifices requis par les « grands argentiers ». Le peuple grec, qui souffre depuis quatre ans d’une cascade de mesures de rigueur sans précédent en Europe, ne doit surtout pas s’inviter à la table des négociations. La survie de l’euro est une chose trop grave pour la confier à ces Grecs mafieux, feignants et vivant sur la bête européenne comme tend à nous le faire croire une propagande insidieuse au service de l’oligarchie financière depuis quelques mois.

    L’hypocrite communiqué de Nicolas Sarkozy prend toute sa saveur dans la bouche de celui qui a refusé de tenir compte des résultats négatifs en France du référendum sur la prétendue constitution européenne et qui s’est empressé de l’imposer par la voie détournée de la ratification parlementaire du Traité de Lisbonne.

    Les marchés n’aiment pas les peuples

    Car les marchés n’aiment pas les peuples souverains et fiers d’eux-mêmes. Ils préfèrent avoir affaire à des foules solitaires manipulées, à des consommateurs endettés et à une docile ressource humaine, sommée de s’adapter en permanence à leurs exigences changeantes.

    La démocratie qu’ils souhaitent est une démocratie domestiquée : domestiquée par le politiquement correct, par les médias, par le chantage économique, le cas échéant. Et peut-être un jour par la guerre. Les Irlandais ont été priés de revoter jusqu’à ce qu’ils approuvent le traité constitutionnel : pour les y contraindre les grandes entreprises transnationales ont menacé de remettre leurs projets d’investissement et donc de frapper directement l’emploi des Irlandais. Vous avez dit « Etat de droit» ?

    Un déni permanent de démocratie

    Toute la construction européenne repose ainsi sur un déni permanent de démocratie : elle se résume, en effet, à la mise en place d’un ordre oligarchique qui repose sur trois piliers : la Commission, c'est-à-dire les bureaucraties bruxelloises, les juges de la Cour de justice européenne et, enfin, l’indépendance de la Banque centrale européenne ; trois entités qui ont justement pour caractéristique d’être irresponsables devant les peuples dont ils façonnent pourtant chaque jour un peu plus le destin. L’Union européenne repose sur la déconstruction de la souveraineté des Etats, c'est-à-dire de la souveraineté des peuples européens. Elle repose aussi sur le refus d’assumer et de protéger ses frontières, que l’on a cherché au contraire à détruire avec constance car derrière les frontières il y a l’identité européenne. Mais l’oligarchie européenne ne rêve que d’une Europe ouverte à tous les vents, composée surtout d’immigrés, car elle ne veut surtout pas que notre continent soit un « club chrétien ».

    Les peuples européens n’ont été nullement consultés directement sur cette dérive oligarchique et totalitaire des institutions européennes, que le prétendu « parlement européen » a toujours revêtu de son onction.

    Quand on croyait encore à la croissance tout allait bien. Mais maintenant que vient l’heure des comptes et des sacrifices, on commence à s’interroger sur les belles promesses dont on nous a bercés. L’euro nous rend plus forts ? Mais ce n’est manifestement pas le cas dans les pays du sud de l’Union. Et comment se fait-il que la croissance stagne justement dans la zone euro ? La BCE nous protège de l’inflation ? Oui mais pas des déficits ni du chômage ! Et pourquoi faut-il que le contribuable renfloue les banques ?

    Qui t’a fait roi, disent désormais de plus en plus fort les peuples « indignés » à l’encontre de l’oligarchie européenne.

    Vive la Grèce !

    Quel symbole : la petite Grèce, patrie historique de la démocratie sur notre continent, mère des sciences et des arts et qui a su se libérer du joug ottoman, menace le diktat des marchés. L’ombre de quelques bulletins de vote fait trembler Wall Street ! Tout n’est donc pas perdu. La Grèce nous ouvre une porte.

    Michel Geoffroy (Polémia, 2 novembre 2011)

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  • Trop, c'est trop ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de Polémia et consacré au ras-le-bol des classes moyennes et populaires françaises...

     

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    Trop, c'est trop : vers une révolte des Français de souche ?


    1) Trop d’immigrés qui ne manifestent aucune volonté de « s’intégrer » et de devenir de vrais Français par la civilisation et la culture ; trop d’immigrés qui cultivent leurs particularismes d’une façon ostentatoire, et qui affirment de plus en plus leur religion – l’islam – dans l’espace public, au mépris de la laïcité et avec la lâche complicité des pouvoirs publics ; trop d’Africains qui se constituent en communautés.

    2) Trop de culpabilisation et de repentance à l’encontre des seuls Européens et des seuls Français de sang et de souche ; trop de mépris de la nation française et de son histoire ; trop de parti pris en faveur de nombreux allogènes, dont il est interdit de critiquer le comportement même délictueux, sous peine de « racisme » ; trop de discrimination à l’encontre des Français de souche.

    3) Trop d’insécurité pour les honnêtes gens, trop de bienveillance pour les criminels et délinquants récidivistes ; trop de délinquants d’origine immigrée ; trop de « zones de non-droit » ; trop de corruption dans la classe politique ; trop de police, trop de radars et trop de juges mais pas assez de sécurité et de moins en moins de liberté pour le citoyen.

    4) Trop de politiquement correct ; trop de répression de la liberté de parole, trop de propagande et de travestissement de la réalité dans les médias ; trop de publicité cynique et agressive ; trop d’américanisation de la culture.

    5) Trop de déni de démocratie ; trop de « minorités » bruyantes, trop de « communautés », trop « d’autorités morales », trop de lobbies qui prétendent imposer leurs préjugés et leurs seuls intérêts à la majorité des Français ; trop de mépris du peuple français de la part de l’oligarchie politico-médiatique ; trop de promesses non tenues par les politiques, qu’ils soient de gauche comme de droite.

    6) Trop de violences et de dégradations à l’école ; trop de maîtres qui capitulent devant les élèves et devant leurs parents ; trop de laxisme éducatif et universitaire ; trop de diplômes qui ne valent plus rien sur le marché du travail.

    7) Trop de chômage, trop de petits boulots, trop de contrats à durée déterminée, trop de délocalisations, trop de désindustrialisation ; trop d’inégalités sociales, trop de profits pour les uns, trop d’insécurité économique pour les autres ; trop de difficultés à se loger lorsqu’on est jeune ; trop d’impôts et de taxes pesant sur les classes moyennes et populaires.

    8) Trop de « réformes » inutiles qui ne s’attaquent pas aux vraies questions qui préoccupent les Français ; trop de services publics « reformés » mais qui ne fonctionnent plus ; trop de fonctionnaires découragés ; trop de fermetures de services publics de proximité.

    9) Trop d’inquiétudes sur l’avenir : trop de dépenses sociales que les actifs ne peuvent plus financer, trop de menaces sur les économies et les retraites ; trop de dettes publiques et privées.

    10) Trop de diabolisation des Français qui respectent les lois, qui demandent que cesse cette situation qui les révolte, qui ne sont ni « racistes », ni « fascistes », ni « d’extrême droite » mais qui veulent enfin être entendus de la classe politique et voir leur opinion représentée dans les médias.

    Michel Geoffroy
    04/10/2011

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  • Les illusions de la protection...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de Polémia et consacré à ces idées rassurants qui visent à anesthésier l'opinion publique...

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    Les illusions de la «protection»

    Les Français vivent sous une double ombre tutélaire : celle de Big Brother et celle de Big Mother. Big Brother leur dit ce qu’il faut penser ; Big Mother veille à les protéger. Ainsi tous les discours officiels tournent autour de la « protection » : une défense maternisante du système en place couplée avec une présentation anxiogène des propositions alternatives.

    L’euro nous protège et nous rend plus fort : mais quand même ce n’est pas tout à fait le cas pour la Grèce, pour l’Italie, pour l’Espagne et sans doute aussi pour le Portugal. Un Etat de la zone euro ne peut pas faire faillite : mais quand même, le défaut de la Grèce est désormais de l’ordre du possible.

    L’Union européenne nous protège : mais le secrétaire d’Etat au Trésor M. Geithner a quand même déclaré que « l’Europe doit agir plus vigoureusement pour susciter la confiance dans sa capacité à résoudre la crise et dans sa volonté de le faire ».

    Les traités européens nous protègent : mais pour tenter d’enrayer la crise financière, il faut quand même que la BCE finance la dette des Etats, ce qui lui était interdit jusqu’en 2008, et il faudrait que la Grèce abandonne la zone euro, ce qui n’est pas prévu non plus par les traités européens. Des Etats réclament aussi de rétablir des contrôles aux frontières en contradiction avec l’espace Schengen. Conclusion : les traités européens nous protègent de mieux en mieux.

    Les gouvernements comptent sur la croissance pour nous protéger du chômage : mais les prévisions de croissance pour la zone euro ont quand même encore été révisées à la baisse : 1,6% contre 2% pour 2011 et 1,1% contre 1,7% pour 2012. Et le président de la BCE, M. Trichet, a quand même déclaré le 8 septembre que « le message principal dans ce domaine c’est l’incertitude ».

    Un peu d’efforts et de rigueur et tout ira mieux : mais quand même ni en Grèce ni en Grande-Bretagne la rigueur ne parvient à diminuer la dette souveraine.

    Les dépôts dans les banques sont protégés et « quels que soient le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face » (F. Baroin le 12/9/11) : mais quand même les banques européennes ont perdu 200 Mds € avec la crise des dettes souveraines selon le FMI (Les Echos du 22/9/2011). Le commissaire européen M. Barnier a pour sa part évoqué des pertes de 400 Mds € le 22 septembre 2011, soit deux fois plus ; depuis le 22 juillet les valeurs de la Société Générale, du Crédit Agricole et de BNP Paribas ont quand même perdu respectivement 60, 55 et 53 points (Les Echos du 23 septembre 2011).

    Les révolutions arabes leur ont apporté la « démocratie » et N. Sarkozy a « protégé » les Libyens d’un méchant dictateur ennemi du genre humain : mais quand même les partis islamistes vont donc pouvoir démocratiquement être portés au pouvoir, et les Palestiniens n’ont pas droit à la même protection ; ils ne réclament qu’un Etat.

    Les contribuables seront « protégés ». Il n’y aura pas de hausse d’impôts, a déclaré N. Sarkozy le 16/11/2010 : mais quand même il y aura une réduction des « niches fiscales » et une augmentation des taxes.

    Les citoyens sont protégés et l’insécurité recule. D’ailleurs, les caméras de vidéosurveillance s’appellent désormais caméras de « vidéoprotection » : mais quand même les cambriolages ont augmenté de 17,8% en un an (Le Monde du 22/9/2011).

    Michel Geoffroy (Polémia, 25 septembre 2011)

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  • Tour d'horizon... (12)

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    Au sommaire :

    - sur Metamag, Raoul Fougax s'amuse de l'embarras qui s'empare du PS à l'annonce du retour en France de DSK, le "trousseur de domestiques"...

    Le retour de DSK panique le PS

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    - sur Polémia, Michel Geoffroy démonte le coup de com' des patrons millionnaires relayé avec complaisance par le Nouvel Observateur...

    On vit une époque formidable

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